Ce groupe (Elsa Bouillot, Marjorie Lefèvre et, en partie, Margot Gautier) s'est réapproprié la tradition du "noir quart d'heure" où les mineurs, à la fin de leur journée de travail, se racontaient l'un l'autre des histoires. En effet, ce partage contribuait à une cohésion sociale dont le contexte actuel aurait bien l'usage. C'est sous cet angle que les étudiantes se sont approprié le programme de "chambre d'écoute" au sein du festival.

Au niveau de l'implantation sur le site, il semblait important de rester en contact avec non seulement le terril mais aussi les ruines du charbonnage et les autres activités du festival. Cette proximité rend cruciale la performance au niveau de l'isolation acoustique.

En même temps, la technologie utilisée devait rester abordable, tant économiquement que dans sa mise en œuvre, puisque qu'un mode participatif était demandé. Le groupe a ainsi sélectionné la construction en bottes de paille (technique dite "Nebraska").

Le toit consiste en une étanchéité sur une structure en bois à simple versant, de manière à limiter l'empreinte visuelle du pavillon. De larges débords protègent de la pluie l'enduit argileux des murs. Les vides dans l'interface mur-toit (entre les poutres posées sur une lisse supérieure) servent de prise de lumière (bouchées contre le bruit par des bouteilles remplies d'eau) en hauteur – un peu comme, dans la mine, la lumière naturelle ne pouvait venir que d'en haut, de la bouche du puits…

Au niveau du plan (traversant entre deux gradins inégaux), l'absence de porte impliquait l'aménagement de sas acoustiques, pour prolonger l'isolation acoustique des murs. Le tracé initial, anguleux, s'est ensuite adapté à la technologie choisie et a ainsi évolué vers une ligne plus arrondie et des angles droits.

Enfin, un travail spécifique a été effectué sur le calepinage des ballots, de manière à minimiser le nombre de découpes nécessaires. Il a été complété par la construction d'un prototype, une portion du projet.

Pour finir, quelques rendus de ce projet qui réussit à être sensible tout en prenant à bras-le-corps toutes les contraintes techniques.

Ce projet a ensuite été construit, dans une version "allégée" (un mur anti-bruit) pour cause de restrictions budgétaires, pour les 2 jours de festival en avril 2015.