Depuis le 1er juillet 2011, l'interdiction de fumer dans les lieux publics s'est étendue en Belgique aux cafés et restaurants. Jusqu'à présent, cette mesure s'est pratiquement limitée à donner aux terrasses une nouvelle aura. Mais d'une part les riverains (et la police) y ont perdu en tranquillité et, de l'autre, on peut se demander ce qu'il adviendra lorsque la mauvaise saison arrivera. Le but de cette mesure est bien sûr de faire baisser le nombre de fumeurs dans la population, avec l'aide du manque de clémence du climat belge. On estime même que grâce à ces mesures, le tabagisme devrait disparaître en Europe au cours du XXIe siècle. Mais l'addiction au tabac et des phénomènes sociaux tels que le smirting font office de frein à cette évolution. Certains cafetiers font également de la résistance – à leurs risques et périls, ainsi qu'à ceux de leurs clients, tout autant passibles d'amende. D'autres, parmi les désodorisants devenus nécessaires pour masquer l'odeur de transpiration, choisissent celui… au parfum de fumée de cigarette, pour faire persister olfactivement une ambiance perçue comme "conviviale". Dans tous les cas, le besoin de lieux dédiés se fait sentir. Or que penser de la situation habituelle de la cave hâtivement repeinte et péniblement ventilée, ou du fumoir vitré au sein duquel le fumeur se voit confier la tâche de distraire visuellement les autres clients, au même titre que, chez le dentiste, le poisson rouge de la salle d'attente ? En réalité, derrière ce programme d'apparence modeste, de nombreuses problématiques se développent : comment préserver la convivialité dans les lieux de sortie ? Comment offrir aux fumeurs une expérience agréable, mais pas au point que les non-fumeurs désirent changer de camp ? Quelle mutation les cafés-brasseries doivent-ils opérer pour négocier commercialement ce virage, et comment les interventions auxquelles ils doivent procéder autour de l'interdiction peuvent-elles y contribuer ? N'est-ce pas aussi l'occasion de faire prendre conscience aux fumeurs de la pollution associée aux mégots ?

Les étudiants ont ainsi d'abord exploré cette problématique dans un lieu de leur choix à Bruxelles. Le contexte devait rester urbain, afin de poser clairement la question du partage de l'espace avec les fonctions préexistantes.

Ensuite, ils se sont lancés dans le projet proprement dit, en contact direct avec les responsables de l'établissement choisi. Le but est de réaliser effectivement leur projet, en tout ou en partie, afin de tester l'intégration au site et d'approcher les aspects technologiques pour les assumer dans l'architecture.

Sur le plan pédagogique, cet exercice vise également à travailler la collaboration, le développement d'une relation fructueuse avec un client et la réflexion prospective sur un programme émergent.

Enfin, conformément aux objectifs de l'atelier, le but est de prendre en considération dans la conception l'intégralité du cycle de vie des matériaux et éléments de construction utilisés, ainsi que la consommation énergétique en usage et une prise en compte de la durée de vie estimée du projet.

Par ailleurs, un partenariat est encours d'élaboration avec la Fédération Horeca Bruxelles.

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